dimanche 6 décembre 2009

Anecdotes tokyoïtes

Bon, malheureusement, pas trop eu le temps de faire grand chose ces 2 derniers week-ends, mis à part aller voir les couleurs automnales...

Par contre, ça me laisse du temps pour raconter une série d'anecdote qui m'ont fait sourire et qui sont parfois bien révélatrices du monde japonais...

-Chaleur humide, les corps se frôlent, les respirations s'accélèrent, chaque centimètre carré est utilisé. Je suis dans une position dans laquelle la jeune femme devant moi aurait normalement crié Chikan (pervers), mais à ce moment-là, en cet endroit rien. Non, je ne suis pas allé à un soirée libertine japonaise. C'est juste le récit d'un voyage "banal" dans un train bondé. On ne les trouve que dans 2 cas: derniers métros de la soirée, ou alors un grain de sable s'est retrouvé dans la machine bien huilée des horaires de train japonais. Dernière en date: un piéton à traverser un passage gardé alors que les barrières étaient fermées, le conducteur du train a dû faire un freinage d'urgence, du coup 15 min de retard sur tout le réseau. Mais en sachant que 15min de retard c'est pour moi, 2 trains express et un semi-express, tout le monde se retrouve dans le même train (un train tellement plein que même des japonais se sont retrouvés sur le quai sans vouloir rentrer, et pour ceux qui ne connaissent pas les tolérance japonaise quand aux trains, ça veut dire que le train était plein à craquer)... Mais c'est quand même fascinant la façon dont les corps glissent les uns contre les autres avec suffisamment de force appliquée. Et je peux aussi vous dire que 200 japonais qui pèsent sur vous lors de l'accélération ou du freinage du train, ça fait pas mal...

-Izakaya (restaurant traditionnel japonais) avec une amie, et là, florilège d'anecdotes parfois bien drôles...

On nous apporte en amuse-bouche (enfin, c'est plutôt un petit plat qui annonce le fait qu'on paie rien que pour s'asseoir, environ 300 yens) des escargots de mer (enfin, des bigorneaux quoi), mais rien avec pour les manger. On décide donc de tenter avec les baguettes. Mon amie s'en sort assez bien, et moi, impossible de choper la bestiole... Voyant mes problèmes, le serveur arrive et m'explique qu'il faut les prendre avec un cure-dent... Ah ben oui, du coup, c'est plus facile. Mais ça explique bien que parfois on a l'air con, parce qu'on fait les choses différemment de chez nous alors que ça se fait pareil en fait...

Et à la sortie du restaurant, on nous a complimenté sur l'usage de nos baguettes, comme quoi on était particulièrement bon dans cette discipline oh combien difficile. Personnellement, ça me fait assez rire, car selon eux, les européens ne mangent jamais avec des baguettes et sont en plus quasi-incapables de manger avec ces ustensiles!!! Mes collègues de labo ont trouvé complètement fou quand je leur ai dit que je mangeais au moins une fois par semaine avec des baguettes en Suisse...

Fin du mois passé, à la poste avec la facture de gaz. Personne au guichet, vraiment chanceux, car normalement, faut prévoir un petit moment. Je vais directement au guichet, dis poliment bonjour, et là, l'employé de la poste me dit qu'il faut prendre un ticket avec numéro dans la machine à 10cm de sa main. Sans me poser de question, je m'exécutes et l, environ 1s après avoir le ticket en main, toujours en face de l'employé, ce dernier appelle, au micro s'il-vous-plaît, le numéro que je venais de tirer, puis me dit bonjour... Personnellement, j'étais entre la crise de fou rire et l'étonnement le plus complet devant tant de formatisme. Mais c'est quand même révélateur de bien des choses. On doit se comporter d'une manière bien précise. Les japonais n'ont aucune réponse quant aux choses qui sortent de la norme.

-Refrain from smoking. C'est ce que l'on peut voir un peu partout. Moi cette phrase me fait toujours rire. Bien que la cigarette soit interdite en certains endroits, il n'est jamais marqué que c'est interdit. Juste un simple et très poli, s'il-vous plaît ayez l'amabilité de réfréner votre envie de fumer.

-Les drunks salarymen du vendredi soir. Vendredi soir rime souvent avec boire pour les employés de bureaux. La plupart du temps avec des collègues afin d'effacer la mauvaise semaine passée. Même si la plupart se comportent relativement bien en rentrant, certains sortent du rang. Par exemple, la semaine passée, un salary man est tombé de tout son poids en largeur dans le train, puis il s'est relevé très dignement, pris son petit mouchoir et s'est épousseté son costume à l'endroit où il avait touché le sol. J'ai adoré le contraste entre son état physique et l'image qu'il voulait donner de lui-même. Ou encore, pas plus tard que ce vendredi, un homme d'un cinquataine d'année a ouvert la fenêtre du train en pleine gare pour hurler sa rage contre son employeur (scène qui peut être compréhensible étant donné la pression sociale que les japonais subissent, enfin, j'imagine), son ami essaie de le calmer, impossible, les agents de sécurité arrive et là, il se calme direct. Et environ 30 sec. après, il recommence, traitant son ami d'imbécile, car ne voulant pas le suivre alors qu'il se faisait gentiment mais surement sortir du train. Bon, sur le moment, ça m'a fait bien rire, comme tous les gens m'entourant, mais au final je trouve que c'est quand même quelque peu triste...

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