vendredi 22 janvier 2010

Hatsu basho

Bon, je voulais vous parler de vieille maison pour mon prochain billet, il y a eu un petit changement de programme. Enfin petit n'est pas vraiment le meilleur qualicatif pour ce changement impromptu d'idée de billet puisque je vais vous parlez de sumo. D'ailleurs, pendant que j'y suis, effacez tout de suite l'idée que les personnes qui pratiquent le sumo sont des sumotoris, c'est uniquement vrai pour les débutants, mais pour le reste, les appeler sumotoris seraient très dégradant. Le terme juste est rikishi.



"Pourquoi vous parlez de sumo?" me direz-vous. Et bien tout simplement, en ce moment-même se déroule le premier tournoi de sumo de l'année à Tokyo, et bien entendu, je me suis senti obligé d'y aller et tout ce que je peux dire, c'est que c'est impressionnant de voir comment ces masses sont extrêmement souples et rapides. Bon, avant d'aller dans les détails des tournois, on va faire un petit saut dans le passé afin de savoir quelle est l'origine du sumo pour revenir 1500 ans en arrière.



En fait, à l'origine dans la mythologie shinto, 2 Dieux se seraient battu en combat de sumo et le gagnant a tout simplement pris possession du Japon avec son peuple et a ainsi fondé la famille impériale japonaise telle qu'on la connaît maintenant. Par la suite, le sumo servait au office religieux afin de rendre hommage au Dieu en question afin de s'accorder ses bonnes faveurs. Bon, bien entendu, au fil des différentes périodes historiques, les règles et techniques ont changé, mais le cérémonial finalement assez peu et reste très proche du monde shintoïste.

Bon, venons-en au fait. Il y a par année 6 tournois au Japon, 3 à Tokyo, 1 à Osaka, 1 à Fukuoka et 1 à Nagoya. Chaque tournoi dure 2 semaines, les journées de combat commençant aux alentours de 8h30 pour finir à 18h. La matinée, c'est les "petits" (même si finalement, je ferais pas trop le malin en face) jusqu'à 14h30. Et là, le stade est vide de chez vide, quelques personnes sont présentes, mais il s'agit principalement des familles des rikishis.

Le stade commence gentiment à se remplir vers les 14h-14h30 pour les combats des Juryo (c'est une division) qui sont au nombre de 28 et à partir de 16h30, c'est au tour des plus grands de rentrer en scène, la division des Maku-uchi subdivisés en grade, les plus grands étant les Yokozuna au nombre de 2 actuellement (et pour la petite histoire mongols),considérés comme des légendes vivantes. D'ailleurs, une fois que l'on a ce grade, c'est pour la vie. Ainsi, si les résultats deviennent mauvais, c'est au sumo de se retirer. On ne peut pas le forcer à quitter. Il est d'ailleurs à noter que c'est un rang donné aux sumos qui sortent du rang par toute leurs qualités, que ce soit la force, le courage, la technique ou encore la dignité. Le rang en-dessous sert aussi à distinguer les bons sumos des sumos qui gagnent juste des matchs. Et en-dessous, la rétrogradation et la promotion de sumo se fait au nombre de matchs gagnés par rapport au nombre de match perdu.



Ces deux divisions sont les seules étant rénumérées par l'association japonaise de sumo. Tous ces rikishis ont un combat par jour alors que les petits n'ont que 7 combats à mener durant les 2 semaines de tournoi.



Les combats commencent par l'appel des combattants, puis par un cérémonial s'il s'agit d'un combat des 2 divisions. le cérémonial est relativement simple. Quand un rikishi lèvent la jambe pour la faire claquer par terre (shiko), c'est pour faire fuire les esprits. Puis ils prennent du sel et le lance sur l'arène (dohyô) comme purification de la zone de combat (le sel est un élément purificateur du shintoïsme, tout comme l'eau). Ensuite, les sumos se mettent face-à-face, et lorsque les 2 mains des rikishis touchent le sol, le combat est lancé. Bon, le cérémonial à l'air court comme ça, mais dans la division la plus élevée, ils font ça environ 2-3 fois avant de commencer le combat afin de faire monter la tension. Au niveau de la victoire, rien de plus simple. Celui qui met un pied hors du cercle délimité par de la corde au sol du dohyô perd, celui dont autre chose que la plante des pieds touche le sol perd. Au niveau des coups permis: Interdiction de toucher les cheveux de l'adversaire (je ne sais pas pourquoi, peut-être cela est-il dû au fait que les cheveux ont le même nom que les dieux en japonais (kami???)) et si l'on veut faire une prise, il faut effectuer une des 80 et quelques autorisées.

Les combats vont extrêmement vite, environ 10-30 secondes et bien qu'on dirait des gros nourrissons à premier oeil, et bien je peux vous dire qu'on fait moins le malin quand on se retrouve à côté d'un rikishi dans le métro. Mais finalement, ce qui m'a le plus impressionné (et bien plus qu'à la télévision), c'est de voir à quel point ils sont rapides, impulsifs et surtout souples... J'espère que les vidéos suivantes vous aideront à vous rendre compte ce que je veux dire par là (la première, c'est les petits et la deuxième, les big boss)....




Une autre chose à dire est qu'il n'y a pas de catégories de poids. Un rikishi peut très bien se trouver face à un autre qui fasse deux fois son poids. Par contre, les légers sont plus réactifs et on plus de faciliter à échapper aux attaques de l'autre (même si cela n'est pas considéré comme un acte courageux). Je pense que les rikishis, c'est comme les basketballers aux états-unis. Si t'es anormalement constitué pour un japonais, ce qui veut dire grand et taillé comme une armoire à glace, ben faut que tu fasse rikishi.

Enfin, pour moi, ça a été une excellente journée, pleine de découverte et j'ai eu l'occasion de voir quelque chose de rare. En effet, un yokozuna (le plus haut rang de rikishi) a perdu face à un rikishi du rang inférieur. Le yokozuna en question est Hakuho, et l'année dernière sur les 90 combat qu'il a effectué, il n'en a perdu que 4. La foule était en délire total. Les personnes assises sur des coussins posés sur des tatamis au rez-de-chaussez les lançaient sur l'arène afin de saluer l'exploit de l'autre combattant. Et pis bon, il est aussi amusant de voir à quel point la hiérarchie des rikishis est importantes. En fait, ils rentrent dans l'arène 2 combats avant le leur et se posent sur des coussins au bord du dohyô. Les coussins pour les rikishis sans divisions sont très simples, trps fins, pour la deuxième division, les coussins sont un peu plus épais, et finalement pour la 1ère division, ils ont leur propre coussin personnel. Enfin, une journée hors du temps où j'ai pu découvrir un Japon révolu...


P.S: même si de la publicité McDonalds a l'air à sa place dans le monde des rikishis, ça n'est pas du tout le cas. En effet, ça produit de la masse, mais de la mauvaise pour les rikishis, pas assez de protéines et trop de graisse.

Et si vous avez des questions, n'hésitez pas à me les poser et désolé pour les puristes de ce merveilleux sport pour les racourcis que j'ai utilisé, mon but n'étant pas d'écrire une thèse sur le sumo, mais juste une petite introduction...

2 commentaires:

  1. Wow! C'est savoureux tout ça, merci pour la description, les images, les impressions... C'est exactement pour ça qu'on lit: voyager, découvrir à travers tes yeux. Merci!

    Et pis aller là, ça s'imposait, c'est une chose à faire et à ne surtout pas manquer! Ca fait partie du voyage, de l'immersion. Comme moi au cricket et au rugby, je ne pouvais pas passer à côté. Et tout comme toi, je me devais d'en rendre compte sur le blogue.

    Bravo bref, j'adore!

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